
La culture de ce super fruit méditerranéen est remise au goût du jour depuis une dizaine d’années, dans toute l’Occitanie. Le développement de cette culture est encouragé par la forte demande des consommateurs qui s’intéressent de plus en plus aux vertus nutritionnelles et médicinales de ce fruit : haute teneur en polyphénols (tanins, flavonoïdes) et en antioxydants. Sa consommation aurait une influence sur le taux de cholestérol, préviendrait les maladies cardiovasculaires et réduirait l'apparition des cancers de la prostate. Mais si ce fruit est en plein boom, la concurrence, notamment de la Turquie et de l’Espagne, sur le marché français est féroce.
Au moins 200 hectares sont consacrés à la production de grenade entre le Gard, l’Hérault, les Pyrénées-Orientales et l’Aude. En 2014, les producteurs se sont regroupés au sein de la Fédération des producteurs de grenade du Sud -FPGsud- pour assurer un suivi technique, mettre en place une politique de projets, protéger la production et sécuriser les débouchés. Ils ont ainsi décidé d’engager une démarche identitaire de leur production, en lançant notamment une marque collective pouvant évoluer, plus tard, vers une IGP.
Les 26 et 29 mars, l’IRQUALIM a animé une formation auprès des producteurs de grenade d’Occitanie, organisée par la Chambre d’agriculture de l’Hérault. Cette formation avait principalement pour objet de constituer un cahier des charges pour la grenade et le jus de grenade, qui sera la “colonne vertébrale” de la marque collective.
Plusieurs critères ont été validés comme :
- Une liste exhaustive de variétés du fait de la jeunesse de cette culture. 4 d’entre elles sont prioritairement utilisées en Occitanie, à savoir Mollar de Elche, Wonderful, Acco et Provence
- Une densité non intensive du verger
- Une récolte des fruits sur l’arbre à maturité
- Un tri des fruits selon des critères sanitaires
- Le respect de l’environnement – la majeure partie des producteurs sont en bio –
- Sur le plan éthique, la récolte réalisée par une main-d’œuvre locale
- Un jus pressé 100 % grenade exclusivement
- Un délai le plus court possible entre la trituration et la pasteurisation
- Une seule pasteurisation du jus
D’autres critères restent à préciser comme la caractérisation du jus.
Dès que l’ensemble des critères du cahier des charges seront définitivement validés et que le nom de la marque associé à un logo sera confirmé, la Fédération procèdera au dépôt de la marque collective auprès de l’INPI. Cette première étape, avant l’IGP, permettra d’identifier ce produit d’origine régionale, de cadrer les conditions de production et de structurer la filière.
L’IRQUALIM accompagne la Fédération dans la mise en place de cette démarche identitaire.